XI année, 1969, Numéro 2, Page 93
Documents du
XIIe Congrès du Mouvement Fédéraliste Européen*
Nous publions ci-dessous les textes autour desquels s’est articulée la discussion politique du XIIe Congrès du M.F.E. : le projet de motion Albertini-Fuchs, celui qui a été présenté par Spinelli (et signé par plusieurs autres congressistes), la motion politique finale, deux motions votées par les jeunes du Mouvement et aussi une résolution approuvée par le nouveau Comité central.
MOTIONS VOTEES PAR LES JEUNES DU M.F.E.
Les jeunes du M.F.E., réunis en assemblée européenne à
Trieste le 10 avril 1969,
— estiment que le Mouvement ne peut plus, en 1969, parler de Fédération européenne sans préciser le contenu — notamment économique et social — qu’il souhaite pour cette Fédération ;
— croient nécessaire de mener, d’ici au prochain Congrès, un travail d’approfondissement concret des thèmes de la Charte fédéraliste susceptibles d’intéresser les groupes étudiants, ouvriers, etc. qui de plus en plus remettent en cause la forme actuelle de notre société ;
— pensent que le Mouvement n’accroîtra maintenant son influence qu’en présentant un modèle complet et nouveau de société, basé sur le fédéralisme, et en expliquant au peuple européen que la construction d’une Fédération européenne est un préalable à tout changement profond.
Dans le but d’obtenir dans le plus bref délai possible ce résultat, ils renouvellent l’engagement de soutenir en Italie l’action pour l’élection unilatérale au suffrage universel direct du Parlement européen et s’engagent à mener partout le plus grand nombre d’actions spectaculaires capables d’attirer l’attention de l’opinion publique sur la nécessité de fonder la Fédération européenne.
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Les jeunes du M.F.E., réunis à Trieste le 11 avril 1969,
— constatent que, parmi toutes les critiques élevées contre les aspects autoritaires de la société par tous les jeunes d’Europe, jamais une position ferme n’a été prise contre le service militaire national obligatoire,
— nient que, dans la situation actuelle de l’Europe, le service militaire obligatoire remplisse la fonction de garantir la sécurité et la sauvegarde de l’Etat,
— affirment que le service militaire obligatoire est aujourd’hui un instrument par lequel l’Etat-nation bureaucratique et centralisé contrôle et manipule les consciences individuelles pour obtenir un comportement d’allégeance nationaliste qui oppose entre eux les jeunes Européens. La démonstration de l’utilisation du service militaire à des fins répressives est fournie par l’incorporation arbitraire, depuis mai 1968, d’un certain nombre d’étudiants français.
— Ils dénoncent également le silence sur ce point des mouvements contestataires qui, par là même, avalisent l’un des aspects les plus autoritaires de l’Etat.
— Ils invitent tous les jeunes à refuser aujourd’hui le principe du service militaire obligatoire dans le but de le voir abolir dès demain.
