LE FEDERALISTE

revue de politique

 

IV année, 1962, Numéro 1, Page 100

 

 

LE IXe CONGRES DU M.F.E.
INTRODUCTION ET DOCUMENTS
 
 
DOCUMENTS
 
II. — MOTIONS PRESENTEES A LA COMMISSION POLITIQUE DU CONGRES
 
c) Motion présentée par Alberto Cabella et Henri Mallet
Le M.F.E. et le C.P.E. réunis à Lyon, les 9, 10 & 11 février 1962 affirment leur unité de pensée et d’action sur les points suivants :
I. — Le M.F.E. est une organisation de militants qui reconnaissent leur loyalisme vis à vis du peuple européen seulement, et considèrent que leur rôle historique est celui de lutter contre le régime des Etats-Nations, en réclamant l’élection d’une Assemblée Constituante pour l’établissement d’une Fédération Européenne.
II. — Le M.F.E. se propose de créer une force politique fédéraliste en Europe, qui par son opposition à l’Europe des Nations, et par les élections au Congrès du P.E. soit à même d’imposer dans les prochaines crises du système confédéral des Etats-Nations, la solution de la démocratie fédérale européenne.
III. — Les fédéralistes sont conscients que la création d’une fédération européenne se heurte aux intérêts les plus conservateurs (monopoles, corporatismes, secteurs économiquement arriérés, milieux militaires, centralisme bureaucratique, etc.) intérêts sur lesquels s’appuient la plus grande partie des gouvernements actuels.
Cette conscience les amène à ouvrir un dialogue avec les forces démocratiques progressives qui esquissent une opposition au conservatisme sous tous ses aspects, afin de leur démontrer qu’il est inutile de chercher à réformer nos Etats, lesquels ne sont plus viables et que toute réforme doit passer par la création d’un espace démocratique européen, seule garantie pour un véritable progrès économique et social, et pour la défense de la paix et de la liberté.
IV. — La gravité de la situation actuelle en France impose aux fédéralistes le devoir de considérer que les menaces que le fascisme incarné en France et en Algérie par l’O.A.S. mettent en cause l’avenir de la démocratie en France, et par là risquent de rendre impossible pendant longtemps tout renouvellement démocratique européen.
En conséquence les fédéralistes doivent s’associer à toutes les manifestations qui se déroulent en France, contre le fascisme, en donnant à cette participation la signification d’une opposition aux menaces qu’il fait peser contre la démocratie, mais aussi la signification d’une opposition contre la décadence d’un régime qui rend possible de telles menaces.
Le fascisme représente en effet la solution désespérée des démocraties nationales impuissantes à résoudre leurs problèmes intérieurs et extérieurs et qui s’orientent, dans la recherche d’une vaine solution, vers l’idéologie autoritaire.
La participation des fédéralistes à ces manifestations leur permettra surtout de présenter, face aux solutions nationales illusoires, l’alternative fédéraliste, seule capable de pouvoir amarrer la démocratie à des institutions fédérales européennes.
V. — L’action que les fédéralistes doivent conduire contre le nationalisme dans chaque pays européen, n’aura aucune portée si elle n’est pas soigneusement préparée par le M.F.E. en tant qu’organisation supranationale.
Le peuple européen n’aura la possibilité de décider de son avenir que si son avant-garde, représentée par les fédéralistes, a réussi à imposer sa présence permanente, à justifier sa fonction au niveau européen.
Pour faire face à ses responsabilités, le M.F.E. doit se donner une direction politique sous la forme d’une équipe dirigeante qui deviendra le centre animateur de la politique et de la stratégie fédéraliste. Il devra se donner une charte définissant ses conceptions politiques économiques et sociales et fixant les modalités de son action.
La revue culturelle (Le Fédéraliste) et le journal populaire (Peuple Européen) doivent demeurer les instruments auxiliaires essentiels pour le développement de l’action, et l’un des moyens pour assurer la formation des militants.
VI. — Le C.P.E. intégré dans la structure démocratique du M.F.E. reste l’instrument principal de l’action des fédéralistes. Son développement est lié à deux conditions : a) que les élections soient préparées à long terme et qu’elles aient lieu simultanément dans diverses régions européennes. b) que les élections au C.P.E. se déroulent non seulement sur le thème de la Constituante, mais sur l’ensemble du programme fédéraliste tel qu’il sera défini dans la Charte.

 

 

 

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